Gare Centrale

Après avoir abordé l’œuvre de Bernstein dans la réadaptation de West Side Story et celle de Gershwin dans un hommage à Fred Astaire, je souhaite approcher dans cette prochaine création la structure de la musique baroque à travers les oeuvres de Jean Sébastien Bach, grand maître de technique instrumentale, de composition  et d’improvisation.
La rapidité et l’impétuosité chorégraphiques seront la base de cet exercice de style qui permettra aux danseurs de la compagnie de se confronter pour la première fois à l’une des musiques classiques des plus virtuoses à ce jour.
Pour cela j’ai imaginé un espace similaire à un hall de gare.

Douze danseurs, douze êtres humains, en transit entre deux villes, entre deux univers, là où tout peut basculer, là où tout peut arriver : attente, ennui, découvertes, échanges, rencontres et liens tissés dans un espace « neutre », impersonnel et animé.
Personnages qui s’affirment, s’expriment, dévoilent leurs états d’âme et leur folie intérieure, poussés en cela par des hauts parleurs diffusant de temps à autre la musique, la plus rapide et la plus jubilatoire de Bach enrichie de sons évoquant l’attente, la rêverie et le retour sur soi.
Je demanderai à Jean-Jacques Palix, compositeur et arrangeur, spécialiste des univers spatiaux et mystérieux, de concevoir la spatialisation sonore de ce hall à partir de trames sonores chassées ça et là.
Dominique Drillot, scénographe et éclairagiste, recréera l’atmosphère d’une salle d’attente de gare, disposant ici et là des fauteuils métalliques. Les danseurs évolueront dans cet espace empli de lumière crue, dans des costumes inspirés de tenues de ville déclinées à partir de couleurs variées : rouge, blanc, noir et gris.
Avec cette nouvelle pièce, j’amènerai les danseurs de la Compagnie vers une énergie nouvelle, basée sur la qualité, la rapidité, la virtuosité dans une gestion nouvelle du poids du corps.